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Conséquences des changements climatiques et solutions POUR l’aménagement du territoire
Selon les experts du GIEC nous nous dirigeons vers une augmentation en nombre (x3) et en durée (+50%) des vagues de chaleur, c’est-à-dire des périodes d’au moins 5 jours consécutifs à 25 degrés ou plus, avec au moins 3 jours atteignant les 30 degrés et plus.
Nous devrons également faire face à une augmentation du nombre de jours avec des précipitations extrêmes, c’est-à-dire où il pleuvra plus de 10 mm. Paradoxalement, nous serons aussi confrontés à des périodes de graves sécheresses.
L’augmentation de la température est plus rapide et plus marquée dans les villes. L’IRM constate déjà une augmentation de la température de 2 degrés à Bruxelles par rapport à la période préindustrielle, alors que l’augmentation moyenne est actuellement de 1,2 degré à l’échelle mondiale. Cette différence s’explique notamment par l’effet d’îlot de chaleur induit par la présence de bâtiments et l’imperméabilisation des sols. Les effets des changements climatiques seront donc nettement plus marqués dans les villes qu’en dehors. Pendant une vague de chaleur, l’effet d’îlot de chaleur peut en effet élever les températures jusqu’à 8 degrés au-delà de celles de l’environnement rural à proximité de la ville.
Dans un avenir proche, les conditions de vie des espèces végétales et animales, et donc de l’homme, seront gravement impactées.
Par ailleurs, l’imperméabilisation des sols a également un impact négatif sur le ruissellement et donc sur la capacité de recharge des nappes phréatiques. Cumulé aux périodes de sécheresse, cela pourrait conduire, si rien n’est fait, à une mise en danger de la pérennité des eaux de surface alimentées par la nappe (sources, rivières, étangs, marais) par une diminution de leur débit de base et à des dommages aux écosystèmes terrestres et aquatiques dépendants des eaux souterraines. Les modifications des systèmes hydriques amènera à des tassements différentiels des formations argileuses/tourbeuses et/ou à l’accentuation du phénomène de gonflement des argiles pouvant in fine causer des problèmes de stabilité de sol, pouvant induire un risque d’effondrement des constructions dans certaines parties du territoire.
Nous pouvons attendre d’hypothétiques progrès scientifiques et techniques qui amèneront peut-être des solutions qui ne sont pas disponibles actuellement. Mais n’est-il pas plus que prudent de ne pas s’en remettre à demain et de mobiliser, en plus des actions visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre, les solutions qui existent déjà et qui reposent pour l’essentiel sur la nature et les écosystèmes ? Ceci implique de redéfinir la façon dont nous habitons la nature et dont nous occupons le territoire pour créer la ville de demain. Il ne suffit pas en effet de s’en remettre à l’engagement du Gouvernement de planter 100.000 arbres à une échéance x. Il convient avant de s’en remettre à des engagements non contraignants de conserver les espaces naturels qui existent. Il convient en outre de désimperméabiliser le territoire et de protéger au maximum les espaces ouverts.
Les espaces verts et les espaces naturels n’offrent en effet pas seulement un support à la biodiversité, ils participent à la régulation du cycle de l’eau et du climat, au captage du CO2, à la filtration de l’air, à l’atténuation du bruit… Au niveau social, ils contribuent au bien-être et constituent des espaces de rencontre et de loisirs. Ils peuvent également être mobilisés pour répondre aux besoins en alimentation à l’échelle locale. Des solutions peuvent être tirées de la nature dans laquelle nous vivons en ville. A nous de nous assurer qu’elles puissent être mobilisées en la sanctuarisant dans le plan régional d’affectation du sol.
Le plan régional d’affectation du sol (PRAS) est l’instrument qui fixe la politique d’aménagement du territoire de la Région bruxelloise. Il détermine l’affectation des différentes zones du territoire et les prescriptions qui s’y rapportent. En d’autres termes, il détermine si tel ou telle partie du territoire est constructible et si elle l’est, ce qui peut y être construit et éventuellement dans quelles proportions (du logement, du commerce, des bureaux, des activités de service, des équipements d’intérêt collectif, des (petites) industries, etc.). Le PRAS définit les zones qui nécessitent une protection particulière, par exemple pour des raisons de protection de l’environnement.
Comme ce plan régit tout le territoire régional, il détermine les affectations potentielles de tous les sites non bâtis. Le PRAS a été adopté par un arrêté du Gouvernement du 3 mai 2001 et il a fait l’objet d’une importante modification par arrêté du 2 mai 2013, sous le nom de PRAS démographique. Cette modification poursuivait le double objectif de répondre à la pénurie de logements et à un besoin urgent d’infrastructures scolaires.
Le PRAS traduit donc une conception de la ville qui a pu prévaloir à une certaine époque, mais qui ne permet pas de répondre aux enjeux liés aux changements climatiques qui n’existaient pas avec la même acuité il y a 20 ans et même il y a 10 ans. En décembre 2021, le Gouvernement a décidé d’une nouvelle modification qui est en cours de préparation. Nous devons saisir cette occasion pour repenser le territoire.
Le développement de la Région, en ce compris l’aménagement de son territoire, doit être poursuivi pour rencontrer de manière durable les besoins de la collectivité. Dès 2004, en adoptant le Code bruxellois de l’aménagement du territoire, le législateur a précisé que cela devrait se faire par la gestion qualitative du cadre de vie et l’utilisation parcimonieuse du sol et de ses ressources. Nous étions pourtant loin d’imaginer à l’époque la rapidité et l’ampleur des changements climatiques et l’impérieuse nécessité d’appliquer rigoureusement ces principes.
Aujourd’hui, l’aménagement du territoire tel qu’il a été conçu entre 2001 et 2013 doit être profondément repensé pour tenir compte des effets des changements climatiques et permettre les adaptations nécessaires à moyen terme. Tous les choix que nous posons aujourd’hui auront un impact sur les décennies à venir. C’est pourquoi nous demandons que la révision du PRAS que le Gouvernement a décidé d’entamer soit centrée sur les enjeux d’adaptation. C’est aujourd’hui qu’il faut planifier la ville de demain, en y englobant des programmes d’adaptation fondés sur les écosystèmes et garantissant le maintien de la biodiversité. Le PRAS doit être un PRAS climatique.
Se loger est un besoin primaire et un droit fondamental. Donner accès à ce droit à tous, relève de la compétence de la Région au même titre qu’elle doit assurer à ses habitants le droit de vivre dans un environnement sain et vivable. Dans un discours simpliste, face aux demandes de préserver les espaces naturels, le Gouvernement répond qu’il doit répondre à la crise du logement.
L’affirmation de la nécessité de disposer des terrains libres pour répondre à la crise du logement doit être modérée. S’il existe bien une crise du logement à Bruxelles, il s’agit en réalité d’une crise du logement abordable, c’est-à-dire que la Région manque de logements de qualité, abordables financièrement. En réalité, en effet, selon les chiffres de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA), au 1e janvier 2022, il existait 597.915 logements cadastrés pour 563.882 ménages, soit 34.033 logements de plus qu’il n’y a de ménages. Ces chiffres démontrent que le problème n’est pas un problème de nombre de logements, mais de l’état de ceux-ci et du prix du marché que ce soit à l’acquisition ou à la location. Par ailleurs, selon le même rapport, en 2020, la région totalisait 978.424 m2 de bureaux vides (Mini-Bru 2023). Les chiffres pour les années 2021 et suivantes ne sont pas disponibles alors que les façons de travailler ont fondamentalement évolué depuis la crise du COVID. Nous n’affirmons pas que tous les bureaux vides peuvent être reconfigurés en logements, mais qu’une partie pourrait l’être et qu’une autre partie de la solution se trouve dans la densification de l’existant, notamment en augmentant la hauteur des constructions existantes là où c’est possible.
Par ailleurs, si la population bruxelloise a connu une phase de croissance depuis 1996, ce phénomène s’est fort ralenti depuis 2017. Il faut prendre cette tendance en compte et revoir les projections en besoin de logements.
Si répondre aux différents besoins de la ville, qui paraissent antagonistes, est complexe, cela confirme qu’un moratoire s’impose pour que les bons choix puissent être posés.
Le moratoire que nous demandons est un temps de pause, un temps d’arrêt pour une durée correspondant à ce qui est nécessaire pour modifier le PRAS. En soi, un tel moratoire ne porterait pas atteinte au droit de propriété. Le principe existe d’ailleurs déjà dans le Code bruxellois de l’aménagement du territoire (CoBAT) : les autorités compétentes pour délivrer les permis peuvent refuser les projets dont la mise en œuvre serait incompatible avec les objectifs poursuivis par une modification en cours d’un plan d’aménagement du territoire. Au terme d’un délai de 2 ans, si le plan n’est pas modifié, ou si l’objectif avec lequel le projet n’était pas compatible n’a pas été réalisé dans le plan, le permis peut être délivré. Notre demande consiste donc à mettre en œuvre ce principe dans l’attente de l’adoption d’un PRAS climatique.
Par ailleurs, le CoBAT organise un mécanisme d’indemnisation du propriétaire lorsqu’une modification du PRAS met fin à l’usage auquel son bien est normalement destiné (p. ex. une interdiction de construire).
Certes, le changement d’affectation des sites à l’état naturel actuellement inscrits dans des zones constructibles aura un coût. Mais ce n’est pas un argument valable pour refuser le principe. Tout d’abord, pour leur grande majorité, ces terrains appartiennent à des pouvoirs publics. Ensuite, les coûts que nous devons engager aujourd’hui pour faire face aux changements climatiques sont sans commune mesure avec ceux que la collectivité devra engager si elle reporte son action à plus tard.
Ne pas investir maintenant dans l’adaptation au changement climatique, notamment en préservant les espaces naturels bruxellois, aurait un coût extrêmement élevé dans les années à venir.
LA MISE EN DEMEURE
Notre action s’inscrit dans la lignée d’un nombre croissant d’affaires portées devant les tribunaux partout dans le monde pour forcer les Gouvernements à respecter leurs engagements face aux changements climatiques. Jusqu’à présent, les procès dénoncent – avec succès – le manque d’action en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (c’est l’objet de L’Affaire climat).
Ce que We Are Nature.Brussels demande, est différent. Il s’agit d’obtenir des mesures raisonnables pour pallier les conséquences inéluctables des changements climatiques et donc d’adapter la manière dont nous construisons la ville de demain.
Malgré que plus de 40.000 personnes ont signé des pétitions pour sauvegarder les espaces naturels à Bruxelles, le Gouvernement n’a pas décidé d’un moratoire sur l’urbanisation.
Dans le cadre d’une gradation des actions, nous avons mis le Gouvernement en demeure d’acter ce moratoire.
Si le Gouvernement ne rencontre pas cette demande, nous n’avons pas d’autre choix que d’entamer un procès.
Dans notre état de droit, la séparation des pouvoirs est un principe fondamental. C’est au Gouvernement qu’il appartient de mener l’action politique et d’adopter les mesures qu’il estime devoir être prises. Ces politiques et ces mesures doivent cependant respecter un cadre légal qui est fixé par le parlement (les ordonnances en Région de Bruxelles-capitale). Le Gouvernement doit également respecter la Constitution et les Conventions et Traités internationaux qui lient la Belgique. Le Gouvernement régional doit ainsi respecter l’Accord de Paris et les instruments de droit européen qui impose d’augmenter les puits carbone et d’adopter des mesures d’adaptation qui reposent sur les effets écosystémiques qu’apporte la nature. Pour respecter la Convention européenne des droits de l’homme, le Gouvernement doit également prendre toutes les mesures raisonnables que l’adaptation aux changements climatiques requiert pour garantir le droit à la vie et le droit à la vie privée et familiale des habitants et des usagers de la ville.
La Région est un justiciable comme un autre. Son Gouvernement n’est pas au-dessus des lois et doit rendre compte de son action devant le pouvoir judiciaire s’il manque à ses obligations. Dans ce cas, le juge a le pouvoir de le constater et d’ordonner les mesures permettant de garantir qu’elles soient respectées sans toutefois pouvoir décider à la place du Gouvernement. C’est pour cela que nous ne demandons pas le classement de tel ou tel site, mais des mesures conservatoires pour garantir que le devenir de tous les sites de plus de 0,5 ha puisse être examiné dans le cadre de la révision du PRAS que le Gouvernement a décidé de mettre en œuvre.
Non. Un procès n’est pas une « attaque ». crucial We Are Nature.Brussels veut
amener à un changement de point de vue pour permettre la mise en œuvre d’une
politique d’aménagement du territoire véritablement durable. We Are
Nature.Brussels souhaite amener à une cohésion la plus large possible sur les enjeux
de la ville de demain. En dehors de toute considération politicienne ou partisane.
Nous demanderons au tribunal de donner injonction au Gouvernement de suspendre
tout permis d’urbanisme qui serait délivré sur un terrain de plus de 0,5 ha et de
l’annuler, en raison du fait qu’urbaniser aujourd’hui des sites à l’état naturel
empêche de les intégrer dans la réflexion que le Gouvernement doit mener dans le
cadre de la modification du plan régional d’aménagement du territoire qu’il a décidé
en décembre 2021. La demande vise à imposer au Gouvernement de faire application
d’une disposition du Code bruxellois de l’aménagement du territoire qui prévoit la
possibilité pour le Gouvernement de suspendre tout permis dont la mise en œuvre
mettrait à mal les objectifs d’un nouveau plan d’aménagement du territoire pendant
qu’il est à l’étude.
De nombreux tribunaux en France, aux Pays-Bas et en Belgique notamment, ont déjà condamné les Etats – et les Régions en Belgique – pour inaction climatique concernant leur obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette inaction implique une violation des droits humains, en particulier du droit à la vie et à la vie privée et familiale consacrés par les articles 2 et 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi qu’une violation du devoir général de prudence qui s’impose à tous, en ce compris les Etats.
Or, en adhérant à l’Accord de Paris notamment, la Région ne s’est pas seulement engagée à réduire ses émissions de GES, elle s’est également engagée à maintenir si ce n’est augmenter la capacité de son territoire à absorber le carbone (puits carbone) et à prendre d’urgence des mesures d’adaptation au changement climatique à l’échelle de son territoire.
En continuant à urbaniser, la Région reporte la mise en œuvre de ses engagements au risque de la rendre impossible et elle engage sa responsabilité.
Intenter un procès à la Région n’est pas une fin en soi. Il s’agit d’une mesure ultime qui s’inscrit dans une gradation d’actions. Des pétitions ayant mobilisé plus de 40.000 citoyens ont été déposées.
Ensuite, le 16 juin 2023, We Are Nature.Brussels a rappelé aux Gouvernement ses engagements et l’a mis en demeure de les respecter. Nous lui accordons quatre mois pour déclarer publiquement un moratoire sur l’urbanisation des terrains de plus de 0,5 ha
Ce n’est que si le Gouvernement refuse de respecter ses obligations que nous saisirons le tribunal, à l’automne 2023.
Si le Gouvernement, comme il est à craindre, ne répond pas à notre appel, il faudra saisir le tribunal. Et oui, chacun peut se joindre à cette action en devenant co-demandeur. A ce titre, vous serez partie au procès aux côtés de l’ASBL We Are Nature.Brussels pour soutenir la demande. Pour des raisons pratiques les co-demandeurs donnent mandat à l’ASBL pour prendre, en concertation avec l’avocat, toutes les décisions nécessaires en leur nom. Le risque – qui est limité aux frais du procès – sera néanmoins exclusivement supporté par l’ASBL. Les co-demandeurs seront couverts par celle-ci.
Pour être co-demandeur, il faut impérativement renvoyer le formulaire[lien] de mandat pour le 15 septembre 2023 au plus tard.
Dans un deuxième temps, après l’introduction de l’affaire devant le tribunal, il sera encore possible d’intervenir volontairement à la procédure pour soutenir les co-demandeurs. Toutefois, un des objectifs poursuivis étant de donner un signal fort à nos élus par une large mobilisation citoyenne, pourquoi attendre ? Préparons-nous à l’action dès maintenant.
Saisir un tribunal pour demander le respect de nos droits – en l’espèce, que le Gouvernement prenne les mesures qui s’imposent nous assurer des conditions de vie acceptables malgré les changements climatiques – est un droit fondamental. Exercer ce droit n’expose les co-demandeurs à aucun risque, si ce n’est ceux liés aux frais du procès. Ces frais seront intégralement pris en charge par l’ASBL. En cas de rejet de la demande, les co-demandeurs s’exposent tout au plus à devoir payer une indemnité de procédure à la Région. Le montant de cette indemnité sera en principe de 1.800 € et sera également prise en charge par l’ASBL.
Comme co-demandeur, vous pouvez bien entendu aussi soutenir l’association financièrement.
Pour mener jusqu’au bout ce procès et faire agir la Région, nous avons besoin de vous.
Ensemble, nous pouvons en effet faire la différence et aider la Région à prendre les bonnes décisions. Vous pouvez adhérer à We Are Nature.Brussels, participer à nos actions, faire un don, mettre vos compétences à disposition.
C’est avec vous que nous pourrons maintenir la pression sur nos élus et nos dirigeants, et agir collectivement pour faire bouger les choses.
Nous vous invitons à nous soutenir financièrement si vous pouvez le faire. Nous ne sommes pas subsidiés et dépendons donc totalement de votre soutien, et un tel procès coûte cher.
Au tribunal, dans la rue et les espaces ouverts, dans les médias, l’action ne fait que commencer !
DONS
Tous les dons servent à financer l’asbl We Are Nature.Brussels. Celle-ci n’est pas subsidiée et ne peut donc compter que sur les cotisations de ses membres et sur les dons de ses sympathisants. L’équipe de l’ASBL We Are Nature travaille bénévolement et ne retire aucun bénéfice financier de son action.
Elle a bien évidemment besoin d’argent pour faire face aux frais de justice, c’est-à-dire aux frais d’avocat et aux frais d’huissier. Elle doit également pouvoir mener une campagne de communication efficace, ce qui implique de pouvoir disposer d’outils de communication. Tout cela a un coût. Nous nous engageons à la plus grande transparence sur l’évolution du dossier.
Au stade du lancement de sa campagne We Are Nature.Brussels projette des dépenses de l’ordre de 100.000 € pour mener à bien son procès en première instance, sa communication et les différentes actions à mener.
Non, les dons à We Are Nature.Brussels ne donnent pas lieu à déduction fiscale.